Clin d'oeil d'une sardine à Brutus Villeroi


En 2005, année du centenaire de la mort de Jules Verne, nous avons conçu notre sardine géante comme un hommage à Brutus de Villeroi, le professeur de mathématiques de Jules Verne, qui essaya le premier sous-marin français le 12 août 1832 à NOIRMOUTIER...
Un exploit oublié, que notre sardine géante, de par ses formes, ses dimensions et sa couleur rouillée veut nous rappeler. Alors retour sur l’histoire de Brutus de Villeroi et d’un “Alligator” qui devait donner naissance à une sardine géante...

LES PREMICES DE L'AVENTURE SOUS-MARINE

Dès 1460, Roberto Valturio rêve d’explorer les fonds sous-marins en imaginant une barque inondée comparable à un submersible. Néanmoins, la première tentative sérieuse date de 1776 : David Bushnell jette sa « tortue » à l’eau. Cette tortue a la forme d’un œuf, elle possède un ballast aux pieds du pilote qu’il faut remplir d’eau de mer pour plonger.
S’en suivent diverses expériences jusqu’en 1802. Cette année là, Robert Fulton essaye son « Nautilus » dans la Seine. Les savants Monge, Laplace et Volney assistent à l’expérience contrairement aux autorités. C’est en 1832 que Brutus Villeroi va plonger son « bateau poisson » au large de Noirmoutier.

BRUTUS VILLEROI : INVENTEUR DU PREMIER SOUS-MARIN

Brutus de Villeroi n’est pas un ingénieur né. Il est professeur de mathématiques et de dessin à l’université de Nantes. Passionné par les secrets de la mer et les submersibles, il va faire de sa passion une révolution. En 1832, cet amateur curieux des fonds marins conçoit le « bateau poisson », premier sous-marin.

Le « bateau poisson » : une conception de génie

Le « bateau poisson » de Villeroi est comparable à un dauphin en tôle long de 3,20 mètres et large de 1,10 mètres. Les nageoires latérales permettent une propulsion aléatoire. La courte queue sert de gouvernail. La propulsion est donc assurée par la seule force des bras. Des hublots assurent une observation des poissons et des algues. Bien sûr, tout cela est rendu possible grâce à la faible profondeur. L’équipage peut respirer par des tubes possédant une boule capable de les obstruer lorsque le submersible plonge.
 

L’évènement du dimanche 12 août 1832 à Noirmoutier

Ce jour là, toute la population de l’île et des alentours est rassemblée sur la plage de la Claire. Chacun est sceptique face à la future expérience qui va être testée. Villeroi, lui, est serein et a étudié les fonds marins avec précision. A 15 heures, Villeroi ferme la trappe hermétique et s’enfonce dans l’Océan. Le bateau descend en immersion complète jusqu’à 15 pieds environ pendant quelques minutes. Les spectateurs retiennent leur souffle lorsque le bateau ressort de l’eau. C’est une victoire pour Villeroi.
 

  Le combat de Villeroi

Cette démonstration réussie va accélérer les recherches des savants. Le « bateau poisson » est vite dépassé puisque l’essentiel de sa vie est en surface. Les plongées possibles sont trop courtes et il n’est pas fiable. Villeroi multiplie ses démarches auprès des autorités et des savants mais cette quête échoue. Il n’est pas reconnu par ses pères. Seuls les Noirmoutrins vont le soutenir mais Villeroi n’évolue pas. Il s’exile donc en Amérique où il pourra poursuivre ses travaux avec l’argent nécessaire.
 

1863, année de l’Alligator

Fort de ses 46 mètres de longueur et de ses 4,60 mètres de diamètre, l’Alligator est destiné au succès. Il est le premier sous-marin déployé dans une zone de combat et muni d’un compresseur d’air. Malheureusement, le 2 avril 1863, il sombre dans les fonds marins avant d’être mis à l’eau. Une tempête éclata au large de Philadelphie pendant le remorquage de l’Alligator. On ne retrouvera jamais l’épave.
Précédemment Brutus Villeroi échangea une correspondance avec le gouvernement français afin d’obtenir des aides. Durant ces échanges, Villeroi y inclut les plans de l’Alligator. Ces plans ont été retrouvés récemment et montrent le génie de Brutus Villeroi. Des recherches sont actuellement en cours sur le lieu du naufrage pour localiser l’épave de l’Alligator.
 

L’ ELEVE DE BRUTUS VILLEROI : JULES VERNE

« Je ne peux voir partir un vaisseau, navire de guerre ou simple bateau de pêche, sans que tout mon être s’embarque à son bord… »
 

Une enfance au goût de la mer

Né à Nantes en 1828, il est vite attiré par la vie maritime et le port. En 1839, il fugue de chez ses parents pour partir en Inde : un périple vite arrêté par la police. A partir de ce jour, il « ne voyagera plus qu’en rêve » et se voue aux études. Il suit avec attention les cours de Brutus Villeroi en rêvant de littérature. Villeroi, tel un maître, développe l’imaginaire scientifique de Jules Verne. Celui-ci va même concevoir un « éléphant omnibus à vapeur », résultat d’une rencontre magique. Il refuse la vie que lui propose son père et écrit en cachette quelques pièces de théâtre. En 1863, il publie Cinq semaines en ballon et rencontre rapidement le succès et l’argent. C’est le début de l’aventure Jules Verne.

Jules Verne travaillera toute sa vie pour acquérir de nouvelles connaissances. Son travail est considérable : 104 romans édités en 60 volumes. Il est encore un des romanciers les plus lus au monde. Sa passion pour les fonds marins servira toute son œuvre. Souffrant de diabète à la fin de sa vie, il continua d’écrire et de chercher. Son humilité lui vaut une reconnaissance internationale aujourd’hui mise en valeur par la ville de Nantes et d'Amiens.

 

Notre sardine géante après transformation (retrouver ses péripéties)